Dépenses des millennials : comment gèrent-ils leur budget ?

Près de 60 % des millennials déclarent ressentir régulièrement de l’anxiété à l’idée de vérifier leur compte bancaire, selon une étude menée en 2023 par la Banque de France. Malgré une exposition précoce aux outils numériques de gestion financière, une part importante de cette génération peine à épargner chaque mois.

L’inflation persistante et l’instabilité du marché de l’emploi modifient profondément les habitudes de consommation. Certains choisissent de privilégier les expériences aux biens matériels, tandis que d’autres multiplient les petits boulots pour compenser la hausse du coût de la vie.

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Qui sont vraiment les millennials et quels défis financiers rencontrent-ils aujourd’hui ?

Nés entre 1981 et 1996, les millennials, aussi nommés génération Y, naviguent dans un environnement économique souvent incertain. Leurs parcours diffèrent sensiblement de ceux de la génération X ou des baby-boomers, coulés dans un moule où la précarité professionnelle et la dette étudiante pèsent lourd. D’après les chiffres, près de 45 % d’entre eux voient leur endettement comme un fardeau constant, jusqu’à en perdre parfois leurs repères financiers. Entre contrats précaires, salaires stagnants et loyers toujours plus élevés, l’accès à la propriété reste un mirage pour beaucoup : seuls 30 % des millennials français sont propriétaires.

Le stress financier s’invite partout. 60 % estiment que leur situation économique est moins bonne que celle de leurs parents au même âge. Ce sentiment d’être à la traîne bouleverse les grandes étapes de la vie : repousser l’achat d’un bien immobilier, différer un projet de mariage, hésiter à fonder une famille. Pour certains, cumuler plusieurs emplois devient la norme, alternant missions courtes et jobs temporaires pour garder la tête hors de l’eau.

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La question de la retraite ne se limite plus à une lointaine préoccupation. Beaucoup visent à mettre de côté plus de 445 000 dollars tout en s’attendant à des parcours professionnels raccourcis, parfois limités à 15 ans. Dans ce flou, l’héritage prend une nouvelle dimension : le soutien parental reste un scénario envisagé, avec en ligne de mire un montant moyen d’1,06 million de dollars espéré.

S’ajoutent à cette équation l’accès difficile au logement, la gestion des remboursements et la construction du budget familial. Les millennials forment ainsi une génération sous tension, tiraillée entre stress financier constant et avenir éparpillé, sans garantie d’atteindre un jour le niveau de vie des générations précédentes.

Des habitudes de consommation en pleine mutation face à la crise et à l’inflation

Les millennials s’adaptent en permanence à la flambée des prix et à la volatilité économique. Leurs choix de consommation évoluent vite, reflet d’une génération qui cherche sans cesse à optimiser. Aujourd’hui, 86 % réalisent une partie de leurs achats sur internet, attirés par la rapidité, la comparaison facilitée et la chasse aux bonnes affaires. Un tiers des acheteurs en ligne sont issus de cette génération, friande de la carte bancaire : 76 % préfèrent régler par carte de crédit. Les portefeuilles électroniques séduisent également plus d’un millennial sur deux, en magasin ou à distance.

Le lien avec les marques se réécrit. Si 59 % restent attachés aux enseignes qu’ils connaissent, l’essor des plateformes d’occasion s’impose. Acheter sur Facebook Marketplace, Poshmark ou Kijiji répond à un double objectif : maîtriser le budget et privilégier une consommation plus circulaire. Les programmes de fidélité, Amazon Prime en tête, deviennent des alliés du quotidien, permettant d’accéder à des avantages ciblés, des livraisons offertes ou des prix réservés.

Côté outils, la gestion du budget s’appuie désormais sur des applications mobiles, des fintechs inventives et un suivi instantané des dépenses. Les dépenses liées à la livraison de repas ou à la mobilité partagée (Uber, Lyft) explosent : certains jeunes adultes y consacrent plus de 100 dollars mensuels pour se déplacer, et entre 500 et 1 000 dollars pour se faire livrer à manger. Les cryptomonnaies gagnent aussi leur place dans le portefeuille d’investissement. Face à l’urgence économique, ces solutions se multiplient, dessinant des modes de vie où flexibilité et arbitrage deviennent des réflexes quotidiens pour préserver un équilibre fragile.

Budget serré, vie active : comment les jeunes adultes arbitrent leurs dépenses au quotidien

La pression budgétaire guide chaque choix des millennials. Dans ce contexte où le marché du travail est capricieux et les rémunérations stagnent, équilibrer loyer, abonnements, déplacements et loisirs devient un vrai défi. Les applications comme Bankin’, N26 ou KOHO se transforment en compagnons de route, analysant chaque euro dépensé. Pourtant, près d’un millennial canadien sur deux seulement tient un budget, preuve du fossé entre intention et organisation durable.

Pour s’y retrouver, beaucoup s’orientent vers des solutions d’épargne accessibles. Voici quelques-unes des options les plus employées :

• Livret A
• Livret Jeune
• LEP
• PEL
• assurance-vie

La souplesse prend le dessus. Des virements automatiques, proposés par des startups comme Bruno, installent l’épargne dans la routine sans effort supplémentaire. Les robo-advisors, avec des acteurs comme We Save, démocratisent l’investissement pour des montants modestes, sans exiger de connaissances pointues.

Face aux obstacles à la propriété, seuls 30 % des millennials français possèdent leur logement, la génération Y explore d’autres pistes. Fundrise ouvre la porte à l’investissement dans des sociétés privées, contournant les circuits traditionnels. La rentabilité immédiate n’est plus une obsession. Chaque dépense, chaque placement, s’évalue à l’aune de la nécessité, de l’anticipation ou de l’envie de tester, dans un univers où le stress financier reste latent et la marge de manœuvre, réduite.

Des astuces concrètes pour mieux gérer son argent et commencer à épargner sans se priver

Maîtriser son budget ne passe plus par des sacrifices permanents, mais par une stratégie adaptée à la réalité du quotidien. Les millennials misent sur des méthodes accessibles pour instaurer un rapport plus serein à l’argent, sans tourner le dos aux plaisirs simples. Premier levier : le virement automatique. Programmer un transfert mensuel vers un livret A ou un livret jeune transforme l’épargne en habitude, loin de la contrainte. Cette méthode, recommandée par des figures comme Mrs. Dow Jones ou The Financial Diet, permet de mettre de l’argent de côté sans y penser, tout en conservant une visibilité sur ses finances.

Le jeu s’invite dans la gestion de l’argent. Les challenges d’épargne, consistant par exemple à augmenter la somme économisée chaque semaine pendant un an, créent une dynamique collective sur les réseaux sociaux. Partager ses réussites ou ses difficultés sur Instagram, Twitter ou TikTok entretient la motivation. Pour ceux qui cherchent des repères, suivre des comptes spécialisés comme Broke Millennial ou participer à des événements comme Actionaria peut donner l’élan nécessaire.

La génération Y privilégie avant tout la simplicité : ouverture de comptes en ligne instantanée, consultation rapide de leur situation financière via des applications, produits souples évitant la paperasse. La quête de sens prend de l’ampleur : investir de manière responsable devient une priorité pour beaucoup. Ici, l’épargne ne se contente plus de rassurer, elle porte la volonté de peser, à son échelle, sur le monde qui vient.